L'oiseau de Malheur
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 | | Sujet: Biographie du peintre de la lumière Dim 6 Fév - 18:42 | |
| [1775~1791]NAISSANCE D'UN TALENT PRÉCOCENaissance en 1775 de Joseph Mallord William Turner à Covent Garden, Londres, dans une famille modeste composé d'un père barbier (William Gay Turner) et fabricant de perruques et de sa mère Mary Marshall. Il eut toujours une grande affection pour sa famille, liens qui se resserrèrent davantage encore après le décès de sa jeune sœur, Helen, survenue en 1786 et de sa mère un peu plus tard, sombrant dans la folie et mourant dans un asile en 1804. Son père restera pendant toute sa vie son plus fidèle compagnon.
Le jeune Turner est envoyé en 1785 chez un de ses oncles maternels à Brentford, petite ville à l'ouest de la capitale, sur les rives de la Tamise. C'est là que son intérêt pour la peinture s'éveille sans doute au contact de la nature. Un an plus tard, il se rend à l'école à Margate, dans le Kent, à l'estuaire de la Tamise. A partir de cette époque, il produit nombre de dessins que son père exposera à la vitrine de son commerce. Le 11 Décembre 1789, il entre à l'école de la Royal Academy Of Arts à seulement 14 ans. Il est l'élève notamment du paysagiste Thomas Malton, car il présente un grand intérêt pour l'architecture et suit donc des études de perspective et de topographie à ses côtés. Heureusement, l'architecte Thomas Hardwick lui conseille de persévérer dans la peinture plutôt que dans l'art de concevoir et de construire des édifices. Seulement un an après son adhésion à la Royal Academy, il y exposera sa première aquarelle à l'exposition d'été, intitulée Vue du palais de l'archevêque de Lambeth. C'est depuis cette époque que Turner choisira d'exposer ses œuvres tous les ans à la Royal Academy (sauf en 1821, 1824 et 1848) et le chiffre de ses envois avoisinent les 260, soit la moitié de son Œuvre. Après avoir été remarqué par un maateur d'art de l'époque, celui-ci lui permet de rencontrer divers artistes comme Thomas Girtin avec qui il se liera d'amitié. Ainsi, iIl réalise alors pour de riches commanditaires de nombreuses copies, et rencontre d'importants paysagistes et aquarellistes anglais comme Girtin. Il subit l'influence d'artistes tels que Guillaume Van de Velde, Aelbert Cuyp, John Robert Cozens, Wilson, Claude Gellée dit Claude le Lorrain ou encore Nicolas Poussin. Il se met à travailler sur la gravure. [1792~1796]PREMIERS VOYAGES D'ÉTUDES A partir de l'année 1792, Turner se lance dans une première série de voyages à travers l'Angleterre, le Pays de Galles et l'Écosse, peignant des paysages et des marines à l'aquarelle. Dès l'âge de 14 ans, Turner avait pris l'habitude, qu'il devait garder longtemps, de parcourir la campagne avec son cahier de croquis, marchant fréquemment plus de 40 kilomètres par jour. A partir de 1796, alors empreint d'un style rigoureux, il expose sa première peinture à l'huile, se nommant Pêcheurs en mer(date à partir de laquelle il exposera à la Royal Academy chaque année comme dit précédemment). [1797~1806]VOYAGES EN EUROPE ET FONDEMENT DE SA PROPRE GALERIESes tableaux, paysages et marines d'Angleterre ne tardèrent pas à lui valoir une grande réputation, si bien qu'il devint dès 1802 membre titulaire de l'Académie. C'est au cours de la même année qu'il entreprit son premier voyage en France où il séjournera dans plusieurs endroits, tels que Calais, Paris ou en Savoie -il étudie au Louvre la peinture des anciens maîtres- mais aussi en Suisse et plus particulièrement dans le Piémont. Il peindra notamment Le pont du diable au St-Gothard et Naufrage durant cette période.
En 1804, il créera sa propre galerie pour pouvoir y exposer ses œuvres. [1807~1828]ENSEIGNEMENT ET VOYAGESEn 1807, il commence à peindre des vues de la Tamise à partir de sa propre barque. Cette même année il devient professeur de perspective à l'Académie (on peut noter d'ailleurs qu'il était plutôt un piètre professeur puisqu'il est dit qu'il donnait le moins possible de cours) et publie la première partie de son "Liber Studiorum" (1807-1819), une série de dessins à la plume et au lavis où il allie l'observation exacte de la nature à l'évocation littéraire et mythologique. Turner part ensuite en 1819 dans son premier voyage en Italie et plus particulièrement la ville de Venise qui l'inspirera beaucoup(il y retournera dix ans plus tard, puis en 1840). Il retournera également en France en 1826 remontant la Loire de Nantes à Orléans, exécutant une abondante série de croquis et aquarelles de plus de quarante villes et sites (Une exposition "Turner, le voyage sur la Loire" a été consacrée à ce voyage en 1997-98, à la Tate Gallery, à Blois et à Nantes). Vingt et une de ces vues figureront dans la Première édition du "Tour Annuel de Turner" en 1831.
De ce voyage commencé à Calais, il tirera également quelques sublimes peintures à l'huile, dont Passagers montant à bord (Pas-de-Calais) qu'il présentera à l'exposition annuelle de la Royal Academy de 1827. [1829~1837]ÉVOLUTION DU STYLE, MORT ET SECOND VOYAGE A VENISEEn 1829 survient la mort du père de Turner, qui l'affectera profondément. Il est alors sujet à de graves dépressions, l'artiste ayant un caractère difficile (on le décrit comme excentrique et taciturne et John Constable et Delacroix le voit comme un homme d'aspect négligé, aux manières frustres, taciturne et peu sociable, solitaire, ce qui fait qu'il a très peu d'amis et de proches) il devient très peu entouré.
L'œuvre de Turner va ensuite évoluer, quittant le figuratif pour une abstraction pré-impressionniste.
En 1833, Turner fera un second voyage à Venise d'où il reviendra avec de nouvelles œuvres fortes. Il y retournera une dernière fois en 1840.
En 1837, il publie "The rivers of France", qui regroupe ses vues de la Seine et de la Loire. [1840~1845]DERNIÈRES ANNÉES DE SUCCÈSEn Juin 1840, il fait la rencontre de John Ruskin qui deviendra son plus fervent défenseur, collectionneur et admirateur(celui-ci publiera d'ailleurs un panégyrique de l'œuvre de Turner en 1843). En 1844, il expose Pluie, vapeur et vitesse, le chemin de fer de la Great Western, une œuvre qui intéressera d'ailleurs les Impressionnistes de par la modernité de son sujet et sa facture. En 1845, il fait ses derniers séjours en France. [1846~1851]RETRAIRE SOLITAIREIl se retirera ensuite en 1846, quittant sa maison de Queen Anne Street, bâtie en 1812, rompit toute relation avec le monde, changea de nom et emménagea dans un pauvre logement de Chelsea, de l'autre côté de Westminster avec sa compagne de l'époque, Sophia Caroline Booth. Il y passa les dernières années de sa vie, dans une solitude absolue, inabordable, inconnu même de l'hôtelière qui le logeait. En 1850, il expose ses quatre dernières œuvres à la Royal Academy et ceci pour la dernière fois puisqu'il mourra un an plus tard, le 19 Décembre 1851 à Chelsea. À sa demande, il est enterré à la Cathédrale Saint-Paul de Londres où il repose aux côtés du peintre Joshua Reynolds. Dans son testament (rédigé en 1829) Turner lègue une grande partie de ses œuvres à la National Gallery(Turner léguera également 200 000 livres sterling pour la construction d'un asile en faveur des artistes pauvres). | |
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