L'oiseau de Malheur Admin
Messages : 23 Date d'inscription : 05/02/2011
| Sujet: L'Oeuvre de Turner Lun 7 Fév - 22:11 | |
| William Turner est reconnu pour avoir été un grand peintre et un précurseur de l'Impressionnisme. A sa mort, il laisse un legs prolifique de plus de 200 000 œuvres, que ce soit des gravures, des dessins ou des peintures.
Son style d'abord empreint de l'influence de peintres tels que Claude Gelée dit le Lorrain et de Nicolas Poussin évoluera vers "une représentation picturale nouvelle et audacieuse, pré-impressionniste, dans laquelle il dissout les détails du sujet dans des atmosphères colorées." Toutefois l'évolution de sa peinture à l'huile ne fut pas comprise -comme la plupart des précurseurs- et on parlait à l'époque des "délires de Turner".
Il fait au départ des dessins, puis évolue vers la peinture à l'huile. Il s'intéresse beaucoup aux sujets historiques, représentant ceux-ci dans "des paysages fantastiques et sublimés, dans un style proche de celui des peintres du 17ème et 18ème." Turner prendra par la suite comme sujets principaux les scènes de genre dans les années 1807-1810, donnant ainsi de superbes tableaux tel que Didon construisant Carthage (la naissance de l'empire carthaginois). A noter que Turner pratiquera toujours avec assiduité la poésie et la littérature, puisant dans ces domaines l'inspiration pour ces œuvres, n'hésitant pas à citer Byron ou Milton dans le nom de certains de ces tableaux. Son premier voyage à Venise sera le premier tournant dans son œuvre: la représentation des effets de lumière va désormais prendre une importance croissante, au détriment de l'aspect narratif, de plus, ses œuvres peintes vont également faire intervenir de plus en plus de couleurs vives, en particulier les couleurs chaudes du spectre (jaune et rouge ; un très bon exemple de l'influence de Venise est San Giorgio Maggiore, au petit matin). Après son long voyage en France, Turner se fera par ailleurs railler, car il aura pris l'habitude d'employer pour ses huiles des couleurs toujours plus vibrantes et notamment le jaune, ce que les critiques s'empresseront de faire remarquer.
C'est entre les années 1829 et 1827 que se produira le dernier grand changement dans le style du peintre Anglais, celui-ci arborant la dimension pré-Impressionniste qui l'a rendu célèbre en tant que "Peintre de la Lumière". En effet, l'œuvre de Turner "va évoluer de manière encore plus radicale pour s'intéresser de moins en moins à la réalité figurative et ne garder qu'une vision lumineuse et transfigurée de celle-ci, où le sujet de l'œuvre est davantage la représentation des effets de lumière" qu'autre chose (tel L'incendie du Parlement). De ce tableau, il héritera également le surnom de "peintre des incendies". "Ainsi, quarante ans avant Monet, Turner invente une nouvelle peinture - qui ne sera pas comprise de la majorité de ses contemporains, qui parleront des "folies de Turner" - , où l'artiste, s'affranchissant des conventions admises du genre pictural, dissout les formes dans le frémissement de l'atmosphère et de la lumière."
"La séduction exercée par le grand paysagiste français sur Turner a laissé une trace visible dans ses tableaux. « Il aimait comme lui les grands horizons baignés d'une douce lumière, les lointains vaporeux, les splendeurs dorées du soleil couchant. » Mais son originalité a connu des hardiesses ignorées de Lorrain; dès 1806, il exposait un Soleil se levant dans le brouillard National Gallery), où se marque la maîtrise de son talent. A la fin de sa vie, l'artiste se livra plus entièrement à sa fantaisie dans la lumière: à partir de 1835, ses tableaux ressemblent à de lumineuses visions à travers le brouillard, à des arcs-en-ciel, à des feux d'artifice; le jaune et le rouge se mêlent et s'opposent sur des fonds blancs. La singularité de sa dernière manière a rencontré des admirateurs enthousiastes. Turner nous montre le pouvoir suggestif de la couleur, ainsi, son attirance pour la représentation des atmosphères le place comme un précurseur de l'impressionnisme jusqu'à devenir « le peintre des incendies » ; d'autres préfèrent pousser plus loin encore leur analyse en voyant dans l'absence de support descriptif dans les œuvres de Turner, les prémices de l'abstraction lyrique."
Sources: ici, ici et sur la page Wikipédia de Turner. (Les passages entre apostrophes sont des passages pris sur les sites susnommés et laissés tels quels, car, je n'aurais jamais su mieux dire.) | |
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